Faits saillants
- L’écart salarial entre les sexes persiste en Ontario, peu importe comment on le mesure.
- L’écart des salaires horaires moyens a diminué de 8 % depuis 1998, passant à 11 % en 2021.
- Cela signifie qu’en ce qui concerne le salaire horaire, les femmes gagnent en moyenne 89 cents pour chaque dollar gagné par un homme.
- L’écart salarial entre les sexes est plus grand pour les femmes racialisées, les nouvelles arrivantes, les femmes handicapées, les femmes autochtones et les femmes trans.1
- Selon les recherches, des facteurs comme l’éducation, l’ancienneté d’emploi, le travail à temps partiel par rapport au travail à temps plein, le travail dans le secteur public par rapport au secteur privé, la taille de la compagnie, les taux de syndicalisation, la profession, l’industrie et la démographie ne peuvent expliquer qu’environ 30 % de l’écart en Ontario. Environ 70 % de l’écart demeure inexpliqué. Cette proportion inexpliquée pourrait être attribuable en partie à des facteurs comme la discrimination fondée sur le sexe ainsi que les contraintes et les attentes de la société.
Quel est l’écart salarial entre les sexes en Ontario?
L’écart salarial entre les sexes est la différence entre les salaires gagnés par les hommes et ceux gagnés par les femmes. On peut mesurer l’écart à l’aide de divers indicateurs, y compris les salaires horaires moyens, les salaires horaires médians, les gains annuels moyens et les gains annuels médians.
Figure 1 : Statistique Canada, tableau 14-10-0340-02 – Ratio du salaire moyen et ratio du salaire médian entre les femmes et les hommes, données annuelles, et Statistique Canada, tableau 11-10-0239-01 – Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement.
- Indicateur des salaires horaires moyens : les données de Statistique Canada provenant de l'Enquête sur la population active révèlent qu'en Ontario, les employées gagnaient 0,89 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2021. Autrement dit, l'écart salarial entre les sexes en Ontario était de 11 %. L'écart des salaires horaires moyens en Ontario a diminué de 8 % depuis 1998, lorsque les femmes gagnaient 0,81 $ pour chaque dollar gagné par les hommes.
- Indicateur des salaires horaires médians : l'écart salarial entre les sexes en Ontario était de 13 % en 2021.
- Indicateur des gains annuels moyens : les données de Statistique Canada provenant de l'Enquête canadienne sur le revenu indiquent qu'en Ontario, les employées gagnaient 0,75 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2020, soit un écart salarial de 25 %. L'écart des gains annuels moyens en Ontario a diminué de 12 % depuis 1998, lorsque les femmes gagnaient 0,63 $ pour chaque dollar gagné par les hommes.
- Indicateur des gains annuels médians : l'écart salarial entre les sexes en Ontario était de 27 % en 2020.
- Puisque les femmes tendent à travailler moins d'heures et sont moins susceptibles de recevoir un salaire basé sur le rendement que les hommes, l'écart calculé à l'aide des indicateurs des gains annuels moyens ou médians est plus grand que celui calculé à l'aide des indicateurs des salaires horaires moyens ou médians.
- Statistique Canada n'est pas encore en mesure de déterminer les effets de la Prestation canadienne d'urgence (PCU) ou, plus généralement, de la COVID-19 sur l'écart salarial entre les sexes.
Tant les indicateurs des
salaires horaires moyens et médians que ceux des gains
annuels moyens et médians tiennent compte des travailleurs salariés et de ceux qui reçoivent des traitements. Voici les principales différences qui distinguent ces deux indicateurs :
- L’indicateur des gains annuels tient compte de la rémunération au rendement (p. ex., commissions et primes), contrairement à celui des salaires horaires.
- L’indicateur des gains annuels ne tient pas compte des différences dans les heures travaillées au cours d’une année donnée, un élément important car les femmes sont plus susceptibles de travailler à temps partiel (c.-à-d. moins d’heures).
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Quel est l'écart salarial entre les sexes pour les femmes de couleur en Ontario?
Figure 2 : Statistique Canada. Tableaux de données, Recensement de 2016 : Minorités visibles (15), statistiques du revenu (17), statut des générations (4), âge (10) et sexe (3) pour la population âgée de 15 ans et plus dans les ménages privés du Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement, Recensement de 2016 - Données-échantillon (25 %)
Remarque : L'écart salarial entre les sexes annuel moyen de toutes les femmes de l'Ontario dans cette section n'est pas le même que celui qui est présenté dans la Figure 1. La section précédente reflète les données de 2020 de l'Enquête canadienne sur le revenu alors que cette section reflète les données du recensement de 2016. Statistique Canada recueille des données sur les femmes autochtones par l'intermédiaire d'une autre enquête, ce qui est reflété dans le graphique suivant.
- Les données du recensement de 2016 de Statistique Canada montrent que l'écart salarial entre les sexes est plus important pour les femmes issues d'une minorité visible. Quand on examine le revenu annuel moyen total de toutes les populations des minorités visibles en Ontario, on remarque que les femmes originaires de l'Asie de l'Ouest connaissent l'écart le plus important, soit 59 %, tandis que les femmes japonaises connaissent l'écart le plus faible, soit 33 %.

Figure 3 : Statistique Canada. Tableaux de données, Recensement de 2016. Identité autochtone (9), statistiques du revenu d'emploi (7), plus haut certificat, diplôme ou grade (11), principal domaine d'études - Classification des programmes d'enseignement (CPE) 2016 (14), travail pendant l'année de référence (3), âge (10) et sexe (3) pour la population âgée de 15 ans et plus dans les ménages privés du Canada, provinces et territoires, Recensement de 2016 - Données-échantillon (25 %)
Pourquoi y a-t-il différents indicateurs?
Auparavant, beaucoup d'études sur l'écart salarial entre les sexes utilisaient les gains annuels moyens comme indicateur de la rémunération. Toutefois, l'indicateur des salaires horaires moyens reflète plus exactement le prix de la main-d'œuvre.
L'indicateur des salaires horaires moyens est moins influencé par les différences entre les sexes en ce qui concerne les heures de travail, donc il offre une comparaison plus étroite entre la rémunération des hommes et celle des femmes. L'indicateur des gains annuels moyens peut mieux refléter la pleine portée des conséquences financières des femmes au travail et leur bien-être économique, puisqu'il tient compte des gains fondés sur le rendement. Par conséquent, les chercheurs tendent maintenant à utiliser les deux indicateurs.
Considérations relatives à l’utilisation de la moyenne et de la médiane |
Moyenne | Médiane
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- Tient compte des gains de chaque travailleur.
- Peut être biaisée par un petit nombre de personnes gagnant des salaires extrêmement élevés ou faibles.
- Indicateur couramment utilisé et compris.
- La plupart des méthodes d’analyse des données utilisées pour examiner l’écart salarial entre les sexes sont fondées sur la moyenne.
| - Tient compte des salaires extrêmement élevés ou faibles, car il s’agit de la valeur numérique séparant la moitié supérieure d’un échantillon de données de la moitié inférieure.
- Peut ne pas refléter aussi bien que la moyenne la surreprésentation des femmes dans les postes moins bien payés et leur sous-représentation dans les postes mieux payés.
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Pourquoi y a-t-il un écart salarial entre les femmes et les hommes?
L’écart salarial entre les sexes peut être attribuable à plusieurs facteurs, notamment :
- Les femmes préfèrent ou doivent quitter et réintégrer le marché du travail pour s’occuper de leur famille, ce qui entraîne une perte d’ancienneté, de possibilités d’avancement et de salaire, ou parce qu’elles sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel pour s’acquitter de ces responsabilités.
- Les femmes subissent une ségrégation professionnelle par le regroupement dans des emplois traditionnellement sous-évalués et mal payés, comme les services de garde d’enfants et le travail administratif, où les emplois à prédominance féminine sont moins valorisés même s’ils exigent des compétences égales ou supérieures.
- Les femmes sont traditionnellement considérées comme ayant des niveaux de scolarité inférieurs, ce qui entraîne des salaires moins élevés. Ce facteur perd de l’importance, car un nombre plus élevé de femmes atteignent tous les niveaux de scolarité, bien que l’écart salarial entre les sexes existe même à l’égard de femmes qui ont atteint des niveaux élevés de scolarité.
- Les femmes sont moins susceptibles de travailler dans des milieux syndiqués.
- Les femmes sont souvent sous-représentées dans les postes de leadership.
- Les femmes font l’objet d’une discrimination ou de biais inconscients dans les pratiques d’embauche, de promotion et de rémunération de leur lieu de travail.
Toutefois, selon
une recherche de 2019 de Statistique Canada, des facteurs comme l’éducation, l’ancienneté d’emploi, le travail à temps partiel par rapport au travail à temps plein, le travail dans le secteur public par rapport au secteur privé, la taille de la compagnie, les taux de syndicalisation, la profession, l’industrie et la démographie ne peuvent expliquer qu’environ 30 % de l’écart en Ontario.
Environ 70 % de l’écart demeure inexpliqué.
La proportion inexpliquée de l’écart comprend deux types d’effets : les caractéristiques mesurables et non observables liées aux salaires.
- Les effets mesurables peuvent comprendre l’expérience de travail totale, la prévalence plus élevée des interruptions de travail chez les femmes qui sont fortement liées aux responsabilités en matière de soins, ainsi que le domaine d’études, qui peut aider à expliquer les répercussions du niveau de scolarité sur la profession.
- Les caractéristiques non observables liées aux salaires peuvent comprendre les différences de comportement entre les sexes (p. ex., négociation des salaires), les attentes de la société, les choix restreints découlant des rôles de genre dans le travail rémunéré, ainsi que l’incidence de la discrimination salariale explicite ou implicite fondée sur le sexe.
Figure 4 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0340-02 Ratio du salaire moyen et ratio du salaire médian entre les femmes et les hommes, données annuelles.
L'équité salariale est exigée par la loi en Ontario et au Québec, et chez les employeurs réglementés au palier fédéral. Le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard ont des lois sur l'équité salariale visant le secteur public mais non le secteur privé, tandis que la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique n'ont aucune loi portant précisément sur l'équité salariale, mais traitent la discrimination salariale dans leur législation relative aux droits de la personne.
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Comment le Canada se compare-t-il aux autres pays quant à l’écart salarial entre les sexes?
Selon le Global Gender Gap Report 2021 du Forum économique mondial, qui surveille les progrès liés aux écarts relatifs entre les femmes et les hommes en matière de participation économique, de scolarité, de santé et d’émancipation politique, le Canada se classe au 24e rang parmi les 156 pays visés. En se fondant sur les tendances actuelles, le rapport prévoit que l’écart général entre les sexes à l’échelle mondiale pourrait être éliminé dans 135,6 ans.
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- Selon une recherche de Statistique Canada comparant les gains des diplômés féminins et masculins,l'écart entre les sexes diminuait avec l'augmentation du niveau de scolarité.
- En ce qui concerne les diplômés de 2014, deux ans après l'obtention du diplôme, la différence entre les gains annuels médians des hommes et des femmes allait de 3 % pour les titulaires d'un diplôme professionnel (84 800 $ pour les hommes comparativement à 82 100 $ pour les femmes) à 22 % parmi les titulaires d'un certificat de formation professionnelle, technique ou préuniversitaire (36 300 $ pour les hommes comparativement à 28 200 $ pour les femmes).
Figure 5 : Statistique Canada. Résultats sur le marché du travail des diplômés des collèges et universités, 2016 à 2019

- Peu importe les qualifications (à l'exception des doctorats), l'écart entre les gains des femmes et des hommes s'est élargi entre la deuxième et la cinquième années suivant l'obtention du diplôme.
- En 2019, soit cinq ans après l'obtention du diplôme, l'écart entre les salaires des hommes et des femmes allait de 10 % pour les titulaires d'un grade professionnel à 30 % pour les titulaires d'un certificat de formation professionnelle, technique ou préuniversitaire.
- La plus grande augmentation de l'écart salarial entre les sexes est observée chez les titulaires de diplômes professionnels, l'écart passant de 3 % deux ans après l'obtention du diplôme à 12 % cinq ans après l'obtention du diplôme.
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Notes de bas de page
Statistics Canada, Census 2016, Trans PULSE Project (en anglais seulement), 2010 (
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